Biographie

 

 

La plaine de Cannes se dessinait sous nos yeux à présent. Le ciel était lourd en Apulie, au milieu de l'été.
Nous installâmes rapidement notre campement et Hannibal nous laissa quelques précieuses heures de repos. Une certaine tension se faisait ressentir entre les hommes.

 

 


Dans le camp ennemi, les Romains avaient réengagé plus de six légions, donc soixante cohortes, soit plus de trente et un mille soldats, sans compter les dix centuries de cavaliers…
La bataille était vraisemblablement très attendue pour les Romains qui voyaient enfin une victoire en perspective. Ils étaient d'ailleurs très optimistes du fait qu'ils étaient plus nombreux.
La nuit fut courte. Dès le petit matin, la trompette convoquait l'infanterie au combat et le clairon rassembla la cavalerie. Le camp bourdonnait d'activités et d'angoisse.
Rapidement les chevaux hennissent, les enseignes se dressent. Le jour se lève, et la lumière de l'aube pénètre sur toute la plaine. Pour beaucoup d'entre nous, le glas commençait à sonner.

 

 

Encyclopédie Hachette Multimédia 2003

 

Photo provenant de l'encyclopédie Hachette Multimédia 2003

 

Commentaire tiré de l'encyclopédie Encarta au sujet de cette photo :

En 216 av. J.-C., près de Cannes en Apulie (dans le sud-est de l'Italie) se déroule l'une des batailles les plus sanglantes des guerres puniques qui opposent les Romains aux Carthaginois. Les légions romaines sont défaites par l'armée d'Hannibal pourtant très inférieure en nombre. Utilisant une tactique fort ingénieuse, le général carthaginois laisse les troupes ennemies, manœuvrant en triangle, enfoncer le centre de ses propres lignes. Ses fantassins et sa cavalerie encerclent ensuite l'ennemi, l'attaquant sur les côtés et par l'arrière.

 

 

Suite de la Biographie


 

Je restais en retrait sur les hauteurs, avec quelques vétérans. D'expérience, l'un d'eux me dit:
"- Regarde notre armée ! Extravagante, bariolée, elle n'a aucune chance."


L'armée romaine, forte de ses quatre-vingt mille hommes et six mille cavaliers s'élançait vers nos unités. Après quelques escarmouches entre les fantassins romains et les cavaliers espagnols, notre infanterie se jeta corps et âmes dans la bataille, pilasses en avant. Les premiers rangs romains éclatèrent, empalés par les lances. Sur la montagne qui opposait la mienne, je vis le général en chef romain qui désertait la le champ de bataille, entouré de sa garde rapprochée. Il avait compris, comme moi, que son armée n'avait aucune chance, emprisonnée entre le fleuve, tirailleurs et cavaliers, la mort leur tendait les bras.


La cavalerie romaine, une nouvelle fois piégée, était cette fois entre le fleuve et notre puissante armée. Certes, nous étions que cinquante mille, mais les dieux étaient présents ce jour là. Dans la débâcle, parsemée de cris, on pouvait entendre:
"Les carthaginois veulent nous encercler !" ou encore "Fuyez, fuyez pour vos vies."

 

 

Il faut dire que ces cris de souffrance et d'effroi nous donnaient confiance, à la satisfaction d'Hannibal.
De ce terrible massacre, seuls quelques représentants romains s'en sortirent indemnes.

 

 

 

La bataille de la plaine de Cannes
 Source Internet (lien en cliquant sur l'image)

La bataille de la plaine de Cannes http://www.sbceo.k12.ca.us/~vms/carlton/Rome_Reading_1.html


A la fin de ce cruel affrontement, cent dix mille cadavres gisaient dans un lac de sang, d'un rouge diabolique sous le soleil de midi.
Comme à son habitude, Hannibal fut d'une cruauté sans nom envers les survivants, entre incinérations, pendaisons et crucifixions, il garda certains vivants pour les enterrer ou les torturer.

 

 

 

Tite-Live, Ab urbe Condita XXX, XXXII

 

« Ad hoc discrimen procedunt, postero die, duorum opulentissimorum populorum duo longe clarissimi duces, duo fortissimi exercitus, multa ante parta decora aut cumulaturi eo die, aut eversuri. »

 

Pour cette lutte décisive , s'avancent, le lendemain, les deux généraux , de beaucoup les plus célèbres, des deux peuples les plus puissants, les deux armées les plus braves, dont la gloire immense, acquise auparavant, va être, en ce jour, portée à son comble ou ruinée.

 

Suite de la Biographie

 

Après cette tonitruante victoire, les romains ne répondaient plus de rien. A Rome, le bouleversement était de taille.

Nous étions tant heureux à la pensée d’en finir avec les combats que Hannibal dut nous remettre les idées en place. Nous avions besoin d’un quartier général au plus vite.

 

Nous nous remîmes donc en marche jusqu'à Capoue pour un court siège de quelques semaines. Nous fûmes tant séduits par les délices de la cité, que nous fûmes désemparés lorsque nous sûmes que Scipion l’Africain avait détruit Carthagène et qu’il fonçait à toute vitesse sur Carthage. De toutes façons, Capoue fut reprise quelques temps plus tard.

 

Nous traversâmes la mer hâtivement pour nous préparer à la confrontation finale à Zama.

 

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